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Après des études d’informatique à Grenoble il travaille comme fonctionnaire dans le milieu hospitalier avant de passer dans le secteur privé en tant que fondateur et actionnaire d’une SSII orientée grand compte industriel. Passionné par l’art il débute réellement ses travaux au milieu des années 1990. Depuis, des périodes créatrices alternent avec des périodes de réflexion durant lesquelles sa production peut mûrir. Jean-Daniel Demond emploie dans ses créations le carton comme matériau de base, carton de récupération, le plus souvent emballage de matériel informatique. Faut-il voir dans ce particularisme une vengeance personnelle envers son métier originel d’informaticien responsable de projet ? « Certes non, ou du moins pas de manière aussi tranchée ». La réponse montre toute la réserve de notre personnage, car notre homme reste volontairement secret sur sa production : « Vous savez je m’exprime au travers de mes œuvres, à charge pour chacun d’accomplir un effort de décryptage. A travers cet effort mon but est d’activer un processus de réflexion dans le secret de chaque individu. Pour cette raison je ne nomme jamais mes œuvres : pas de titre pas d’orientation ». Dans ses réalisations l’artiste nous surprend par l’exploitation d’un matériau peu intégré dans l’art : le barbelé. Jean-Daniel Demond ne l’utilise jamais brut mais toujours couvert d’une peinture monochrome. Dans les premières créations le barbelé adhère directement à plat sur le carton. Désormais enchâssé entre deux plaques il ne touche pas le fond. Ainsi, mis en suspension il offre de fines ombres portées. « Le barbelé s’intègre parfaitement dans ma démarche : esthétisation critique de ce qui empêche, déchire et déshumanise. » nous précise l’artiste. Les œuvres présentées dans les différentes salles couvrent dix ans de création. Elles ne sont pas datées mais simplement regroupées dans une chronologie approximative : « Mon travail se veut intemporel, alors ne pas dater, surtout ne pas dater ! ». Et la dimension contemporaine diriez-vous ? « Mais elle est présente, le contemporain n’est-il pas ce qui gît sous la mode, l’humanité n’a pratiquement pas évolué depuis plusieurs millénaires, certes notre société occidentale avance en technologie mais tout ceci n’est que du cosmétique, uniquement du cosmétique ». Et d’ajouter : « Contemplez un instant notre société et que voyez-vous ? Des illusionnistes ! Dès lors mon travail me permet de symboliser notre société de miroir aux alouettes. Une couche de peinture et le péril est travesti. ». Devant ces matériaux amoureusement métamorphosés, accordons à Jean-Daniel Demond que plus l’attirance est forte plus elle est destructrice. Bien, et si nous résumions en une phrase : « questionner » oui, mais encore « montrer pour dessiller ». En guise de conclusion nous espérons que cette brève rencontre éveille en vous le désir d’approfondir votre découverte. En tout cas soyez assuré que Jean-Daniel Demond vous rencontrera avec plaisir et vous guidera dans la complexité de son univers. Matériaux employés Carton de récupération, barbelé, fils de fer, peinture acrylique, vernis acrylique, et sur les dernières créations une couche composée majoritairement de graphite. |
